Les débuts de l'histoire de Plombières sont forts obscurs, autant que son origine étymologique.
D'où vient le nom du village, connu dès l'année 584 sous la forme Plumberiae,puis Plumbariae, Plombères, ou même Pomblères, "Pieumère" en patois?
Les hypothèses sont diverses et contestables: si la géologie permet de réfuter l'idée selon laquelle le nom de Plombières conserverait le souvenir de l'existence d'une mine de plomb, l'origine celtique, de pumblus: pommier, demeure conjecturale. Faut-il, dès lors, se tourner du côté de palumbaria:lieu où l'on trouve des pigeons, des colombes... et faire de Plombières l' équivalent de Colombier ou Coulmier?
L'hypothèse est séduisante, mais rien n'est moins sûr.
Toujours est-il que l'ancienneté du peuplement de Plumberiae est certaine, ainsi que l'atteste la découverte de vestiges antiques (monnaies en particulier), et de tombes mérovingiennes.Au VIe siècle de notre ère, le lieu et ses habitants faisaient partie d'un vaste domaine situé dans la vallée de l'Ouche,et qui appartenait à l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon, celle-ci l' ayant reçu en donation du roi de Bourgogne Gondran.
Ensuite,aux temps troublés de l'époque franque, les moines en furent certainement spoliés puisque en 886, le roi carolingien Charles le Gros ordonne la restitution de Plombières à Saint-Bénigne.
Mais au moyen âge, le village est encore l'enjeu de disputes et de conflits opposant les moines
dijonnais aux ducs de Bourgogne: au début du XIIème siècle, le duc Hugues II promit bien de mettre fin à ses exactions à l'égard des habitants, mais il fallut attendre encore plus d'un siècle
pour que Saint Bénigne se voie reconnaître pleinement la seigneurie de Plombières.
Toutefois, les manants n'en furent pas soulagés pour autant; les droits seigneuriaux dont bénéficiait Saint Bénigne furent le sujet, au moyen âge et encore sous l'ancien régime, de nombreux démélés, querelles, procès, au cours desquels les gens de Plombières se défendirent avec acharnement.
C'est que les choses étaient d'importance! Ils ne s'agissait rien de moins que de leur qualité
d'hommes et de femmes libres, des tailles qu'ils devaient aux moines chaque année, des amendes de justice, du droit de pêche dans l'Ouche...
Malgré un arbitrage rendu en 1427 par lequel les deux parties: l'abbé et la communauté villageoise faisaient des concessions réciproques, le conflit rebondit une vingtaine d'années plus tard; l'affaire alla jusqu'àu Parlement de Paris qui condamna les habitants à payer de lourdes sommes.
Beaucoup plus tard, le village changea de seigneur; le domaine de Saint-Bénigne fut en effet transmis, en 1774, à l'évéché de Dijon crée une quarantaine d'années auparavant: l'évêque de Dijon fut ainsi seigneur de Plombières à partir de cette date et jusqu'à la Révolution.
Pour les derniers siècles de l'ancien régime, nous avons la chance de posséder, grâce à des enquêtes administratives des XVIIème et XVIIIème, des descriptions assez précises et fort précieuses à bien des égards.
L'entretien de deux ponts qui sont sur la rivière d' Ouche, cinq livres pour l' entretien et curée tous les ans de cinq puits communs, une pinte de vin au curé pour chaque vigneron pour son droit de passion, la dixme et autres redevances seigneurialles.
Ils ont droit de parcours et vain pasturages sur les finages de Dijon, Corcelles le Mont, Villars, Prenois et Talan, ainsi que les habitants desdites communautés l' ont sur eux, le droit de pescher dans la rivière d' Ouche dans toute l' étendue de leur finage et de Velars, de la main au panier appelé Benaton et à la ligne volante, le droit de parcours dans les bois du seigneur dépendans de la seigneurie de Plombières après la troisième feuille et le droit de mener boire leur bestail au bief de la papèterie du moulin et d' y laver leurs lessives. Et encore le mesme droit en une fontaine derrière le moulin... »
Presque un siècle plus tard, en 1757, le curé de Pombières répond à un questionnaire de l' ingénieur Antoine en vue d 'établir la carte de la province de Bourgogne:
Le nom propre de mon village est Plombière, il est situé entre deux montagnes, l' une au midi, l' autre au septentrion; le clocher est une flèche couverte de thuilles; c' est une seigneurie dépendants de l' abbaye de Saint-Bénigne de Dijon; il est à une lieue de ladite ville de Dijon, au levant.
Il y a trois fermes qui dépendent de ma paroisse,1° La papèterie de Bruant à un quart de lieue de Plombière, située au pied d' une montagne au midi, 2° La ferme de la Craye située sur une montagne à une demi- lieue de mon village, 3° la ferme de Neuvon à un quart de lieue de mon village, située sur la rivière d' Ouche, au couchant.
La rivière d' Ouche traverse le territoire de ma paroisse de l' occident à l' orient et passe au bas du village dans une vallée; il y a deux ponts de pierre, l' un sur le bief d' une papèterie qui touche au village, située sur la rivière d' Ouche, au couchant.
Le moulin de Plombière sur la rivière d' Ouche, est à cent pas de mon village au midi.
Le grand chemin de Dijon à Paris fait en chaussée d' empierrement n' est finy que jusqu'à l' entrée de mon village des deux côtés.
A cent pas de mon village au levant et à gauche du grand chemin est une croix de pierre appelée la croix de la mort; à trois cent pas de mon village au levant à droite du grand chemin est une croix de mission en bois avec un christ.
A un quart de lieue de mon village au septentrion, sur une hauteur, est une croix de bois appellée Mont Calvaire.
A cinquante pas de mon village au couchant est une croix de pierre, et une autre encore de pierre à deux cents pas de mon village au midi, appellée la croix du grand pont.
L' on verra, un peu plus loin, les problèmes que posa, aux environs de 1760, la construction d' une nouvelle route à travers les jardins.
Pendant la période révolutionnaire,Pombières est le chef-lieu d' un canton groupant les communes de Corcelles- les- Monts, Daix, Flavignerot, Fontaine-les-Dijon, Hauteville, Plombières et Talant.Cc canton disparaît en l' an VIII (1800), alors que la commune de Plombières est intégrée dans celui de Dijon-Nord, avant de faire partie, depuis quelques années, de celui de Fontaine.
Tiré du livre"Plombières-Lès-Dijon à travers les âges"
Diaporama de l'Ouche et de son Bief
mercredi 28 mai 2008
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